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Regards d'un Monde à l'Autre - Synthèse des trois conférences

33

Juin
Juillet
Août
2015

Synthèse des trois conférences

Conférence d'Eric Fiat
« Le jour où quelqu’un nous aime, il fait très beau ». C’est par ces quelques mots d’une chanson de Jean Gabin qu’Eric Fiat introduit son exposé. En nous rappelant toute la force que met l’être humain pour continuer d’être, à sa manière, Eric Fiat nous explique également que nous avons le désir d’être aimés, et que c’est dans l’amour que nous trouvons la légitimité d’être et notre dignité. Mais l’amour de l’âme ne suffit pas. En balayant toutes les formes de perversité, Eric Fiat estime que la sexualité peut parfois poser problème, peut faire l’objet de forces primitives pouvant nous faire perdre notre dignité. Le tabou de la sexualité est certes levé, légitimé par la jeunesse et la beauté, mais qu'en est-il du tabou de la sexualité des personnes handicapées ? Faut-il lui donner un droit, au risque de considérer le corps de l’autre, le partenaire ou l’aidant comme un simple moyen, sans lui accorder d’autre statut et l’obligeant à ces devoirs ? Eric Fiat nous propose alors un droit au plaisir et un droit à la pudeur. Au final, citant Platon, il compare l’âme humaine à un attelage halé par deux chevaux. Un cheval noir, qui veut bondir sur celui qui est désiré, et un cheval blanc, qui fait retrait et est intimidé. En conclusion, entre la sexualité comme honte et la sexualité comme droit, les personnes handicapées doivent être aidées à gouverner leur attelage.


Jean Siméon Ménoreau

Au préalable, Jean Siméon Ménoreau rappelle que la sexualité est une globalité qui existe entre sentiment et génitalité lesquels doivent fonctionner ensemble. La sexualité existe toute la vie. Dans les institutions, qui sont le reflet de la société, l’évolution a pu paraître très longue : ainsi la mixité dans les établissements a d’abord été accompagnée de beaucoup d’angoisse et de crainte, vis-à-vis d’une sexualité pouvant entraîner une parentalité. Et, aujourd’hui, même si, grâce à l’Organisation Mondiale de la Santé et aux lois de 2001 et 2005, les outils réglementaires existent et rappellent que la sexualité est un élément de tout individu, de la prise en charge à l’accompagnement, une évolution reste encore nécessaire.

Actuellement la libéralisation avancée de la parole met en avant le modèle de la performance, du beau et aussi de la pornographie. Les personnes handicapées qui évoquent la sexualité l’abordent avec ces modèles qui les encombrent. Mais il ne faut pas aborder que la sexualité, il faut aussi également parler de l’épanouissement amoureux et érotique des personnes handicapées.

S’il y a des avancées, inclure un projet d’accompagnement de la sexualité dans un projet global de l’institution reste timide. Il y a urgence à inscrire des formations au sein de l’institution : développer des réponses sexologiques et pas seulement médicales ou éducatives, et des repères communs en fonction des contraintes institutionnelles. Il est indispensable de comprendre le désir et le plaisir chez les personnes handicapées et ne pas faire le deuil de leur sexualité.
 

 

Réjean Tremblay 

Dans une institution, un projet autour de la sexualité se construit petit à petit. Son fondement doit, selon Réjean Tremblay, reposer sur une charte éthique des droits de la personne handicapée. Trop souvent on définit la santé sexuelle des personnes handicapées par le silence des organes. Mais la pulsion intérieure demeure. L’inscription de la sexualité dans le règlement intérieur peut aider les personnes handicapées à changer de statut autant sur le plan physique, psychologique, relationnel que social. Former un comité d’éthique peut ensuite servir à protéger la personne handicapée, l’institution, et la famille. Enfin, écrire les processus et conserver la mémoire est également indispensable. L’accompagnement doit également se faire en s’interrogeant sur l’ensemble des composantes, parfois complexes, de la sexualité des personnes, en groupe de paroles. Ce travail autour de ces thèmes doit évidemment s'opérer « doucement / tendrement », éventuellement autour de supports photographiques, puis en communiquant autour de ces photos, en y adossant des émotions universelles.
Il s’agit finalement de mettre en place une pensée respectueuse autour des droits de la personne handicapée à avoir une vie sexuelle, en l’abordant dans sa complexité, dans sa globalité intérieure, relationnelle et sociale.
 

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