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Lettre spéciale #2 : Colloque Parentalité & Handicap - Rencontre avec Nathalie Martineau, membre du comité organisateur du colloque.

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Février
2017

Rencontre avec Nathalie Martineau, membre du comité organisateur du colloque.

 

  • Bonjour Nathalie, pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?

 

Bonjour,

Je suis éducatrice spécialisée. J’ai travaillé dans différentes structures et associations du social et du médico-social d’abord à Paris et depuis quelques années à Nantes. J’y ai découvert un monde professionnel passionnant et toujours en mouvement, avec des questions qui émanent bien souvent des publics accompagnés et qui obligent en permanence le corps social à réfléchir à ce qu’il propose en termes d’accompagnement et d’aide.

En 2010, j’ai orienté mon parcours professionnel plus particulièrement vers le handicap en venant travailler au Centre d’Habitat l’Etape.
 

 

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur cette structure, et en quoi consiste votre travail ?

 

L’ETAPE est une association nantaise créée en 1958 (Elle s’est diversifiée au fil des ans) et qui regroupe aujourd’hui 3 pôles d’interventions (pour en savoir plus : http://www.etape-nantes.fr) :

• La Protection de l’Enfance
• L’insertion
• Le handicap psychique et/ou intellectuel

 

Je travaille sur le pôle Handicap au Centre d’Habitat l’Etape dans un des secteurs SAHIC (Structure d’Accompagnement d’Habitat et d’Insertion dans la Cité) à Carquefou.

La SAHIC est composée de 3 secteurs,  un à Carquefou et deux à Nantes avec une permanence éducative où se trouvent nos bureaux. La permanence étant un lieu d’accueil, de réunions, d’activités… c’est un peu le cœur du secteur.

 

C’est un foyer de type « éclaté ». C’est à dire que les personnes habitent dans des logements gérés par la SAHIC, seuls, à deux ou à trois.
L’équipe de 15 éducateurs dont je fais partie accueille 60 personnes. Notre travail consiste à accompagner les personnes adultes dans le développement de leurs compétences et savoir-faires dans les actes de la vie quotidienne et dans leurs différents projets.

 

C’est un travail d’équipe avec des temps de réflexion nécessaires à la prise en compte de la personne afin de proposer un accompagnement au plus juste.
Cet accompagnement s’articule autour d’un projet individuel et d’une dimension collective. L’inclusion dans un groupe favorise le sentiment d’appartenance et aide à rompre avec un certain isolement dont les personnes, de par leur handicap, peuvent souffrir.
 

 

  • Vous faites partie du comité de pilotage qui organise le prochain colloque de l'Association Grandir d'un Monde à l'Autre : « Du désir d'enfant au devenir parent... Quels cheminements quand on a un handicap? », de quelle manière ce thème fait-il écho en vous ?

 

Et bien un partenariat entre l’Etape et Grandir d’un Monde à l’Autre s’est mis en place et j’avais participé au colloque de 2015 : « Sexualité, Amour et Handicap. Tous concernés ! ».

J’ai apprécié ce temps de préparation avec le groupe et le résultat final était très positif. Plusieurs personnes accompagnées par le Centre d’Habitat l’Etape avaient participé sous forme d’entretiens audio à ce colloque, ce qui a créé une certaine dynamique au sein de l’institution.
Leurs témoignages mettaient en lumière le fait que, même avec un handicap, on peut vivre des histoires d’amour et avoir une sexualité.

 

En toute logique j’ai souhaité continuer sur le colloque suivant , dans la continuité puisque consacré aux cheminements et expériences dans le domaine de la parentalité ; thème qui émanait entre autres, de la demande du public.

 

C’est un sujet de société, il faut en parler. On n’a pas le droit de laisser les personnes dans un no man’s land. On doit donner de l’information. En parler ne fera pas naître un enfant.
C’est un sujet qui lève beaucoup d’inquiétudes et à juste titre. Mais la loi, l’éthique n’interdit pas aux personnes avec handicap de faire des enfants, alors à partir de là, comment on fait ?

 

En ce qui concerne la vie affective et sexuelle, les choses ont progressé. L’évolution des mœurs, mai 68, y sont pour beaucoup je pense. Mais pour le droit à procréer et fonder une famille, les choses se tendent un peu et beaucoup de questions arrivent.
On le voit actuellement avec les Pays-Bas qui semblent vouloir remettre ce droit en cause. Un pays progressiste se doit de continuer à ouvrir le débat.
Car si on se risque à poser une limite, où sera le curseur ?
 

 

  • Concrètement, comment se déroule l'organisation d'un événement comme celui-ci ?

 

Pour préparer le colloque nous nous réunissons une fois par mois durant plus d’un an autour d’Olivier Raballand. Ceux qui participent viennent d’horizons différents mais sont tous concernés par le handicap ; qu’ils soient parents, porteurs de handicap ou professionnels. C’est un groupe pluriel et c’est ce qui fait sa richesse.
Nos échanges et discussions permettent de croiser nos regards, nos visions, nos expériences afin de construire l’orientation du colloque. Cela prend quelques réunions.

Ensuite vient la phase plus concrète de construction de la journée.
Trouver un lieu, une date, des intervenants qui vont nourrir cette journée et lui donner son contenu. On réfléchit à comment articuler les différents apports et supports, tables rondes, films, pour que chacun ait sa place et suffisamment de temps pour s’exprimer.

Nous avons suivi l’idée d’une progression logique de la journée en abordant le matin la question du désir d’enfant et comment cela se joue pour chacun des individus, et l’après-midi la question de savoir comment se déroule le parcours de parentalité une fois l’enfant né.

Chaque membre apporte des idées, des propositions et ainsi l’architecture de la journée prend forme.
 

 

  • Qu'attendez-vous de la journée du 17 mars prochain ?

 

Qu’elle nous apporte un peu de lumière sur cette question de la parentalité des personnes avec un handicap.

Qu’elle donne un aperçu des évolutions en matière d’accompagnement avec la création des Services d’accompagnement et de Soutien à la Parentalité par exemple.

Qu’elle nous désenclave.

Qu’elle soit un lieu d’information, d’échanges et d’ouverture et qu’on reparte avec encore plus de questions qu’en début de journée.

Qu’elle montre que nous vivons dans une société moderne qui se doit de prendre en compte chaque individu dans toute sa singularité.

J’attends aussi d’être surprise, déconcertée, chahutée afin que cette journée m’oblige à penser. Encore.

 

 

  • Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

 

Je souhaite que ce colloque du 17 mars que nous avons préparé depuis plus d’un an accouche d’une belle journée !!


 

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