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Mars
Avril
Mai
2015
Sujet complexe qui touche au plus intime de chacun, la sexualité se situe au croisement du désir, de la jouissance, de l’interdit et de la Loi. Ceci est d’autant plus manifeste lorsque les personnes en situation de handicap s’en saisissent. Entravées dans leur corps ou leur esprit, leurs droits parfois, il a fallu, ou il faudra, un long chemin pour se faire reconnaître comme sujet désirant à part entière.
Pour cette journée, nous sommes partis d’un postulat volontairement provocateur : il n’y a pas de sexualité de la personne handicapée ! Cette hypothèse se nourrissant d’une autre idée : toute sexualité expose au handicap. Dans l’amour, rien ne va de soi, tout est singulier, caduque, précaire, à inventer… Rien n’est écrit : ni norme, ni plan, ni recette. A chacun de s’en débrouiller avec plus ou moins de bonheur. A la question « qu’est-ce qu’aimer ? », aucune réponse unique, univoque.
A chacun de se la trouver, s’il le souhaite, s’il le peut. Les personnes handicapées comme les autres.
Nous n’avons pas voulu aborder la sexualité sous un angle « technique » ou « mécanique » (même si nous reconnaissons que, pour certains, cette dimension soit une vraie préoccupation) mais plutôt l’associer à l’essentielle question de l’amour, de la rencontre à l’autre, ce qui la facilite, ce qui y fait obstacle : le corps, les peurs (du sujet, de sa famille, des professionnels, de la société…), les inhibitions, les difficultés psychiques…
Aller à la rencontre de l’autre de l’amour, du partenaire potentiel est toujours un pari, c’est un risque que certains ne s’autorisent pas, sous couvert de vulnérabilité, de protection quelquefois légitime dans le champ du handicap.
Ces thèmes seront traités sous différents regards selon les intervenants, philosophique, sexologique, psychologique, sociologique…
Et puisque, pour le sexe et l’amour, rien ne peut se résoudre sous un protocole, une théorie ou un discours, nous avons voulu faire la part belle aux trouvailles, aux tentatives, aux bricolages, au-delà des nécessaires constats. Des professionnels, des personnes en situation de handicap, des proches témoigneront de leur place singulière des questions qu’ils ont eu à traiter et des réponses qu’ils ont pu y apporter de façon tout à fait concrète sans, toutefois, se vouloir exemplaire.
Et puis, en ces temps où la haine fait si souvent la une, qu’il sera bon d’entendre parler d’amour !
Stéphane Guillemot, membre du comité de pilotage du colloque
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